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Lycées généraux et technologiques : redonnons du sens à nos métiers et au lycée

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Reprise du tract de la CGT Educ’action à destination des lycées GT

Sommaire :

Pourquoi perdons-nous le sens de nos métiers ?

De mémoire de salle des profs de LGT, jamais autant de collègues n’ont envisagé une reconversion professionnelle. La mise en place de la réforme du lycée depuis 2018 a cassé tous nos repères.

  • La part importante du contrôle continu change notre rapport aux élèves, placé·es en évaluation permanente, et le fonctionnement des équipes. Les PLE ont montré les tensions et les dangers d’une impossible harmonisation.
  • Le déséquilibre entre le poids du tronc commun et celui des spécialités amène de nombreux·ses élèves à négliger les disciplines du tronc commun.
  • La valeur du diplôme du Bac semble dérisoire face aux résultats des admissions des élèves sur Parcoursup. Or, ce dispositif est très inégalitaire et opaque !
  • Les enseignant·es se sentent plus isolé·es en spécialité. Cet isolement se ressent aussi chez les élèves.
  • La mise en concurrence s’accentue à cause de la baisse des moyens et l’autonomie locale des chef·fes d’établissement (marge d’autonomie)
  • L’alourdissement des tâches, notamment d’orientation des élèves (informations sur les spécialités, accompagnement pour Parcoursup…) et les nouvelles « certifications » (PIX et langues) nous épuisent. Il réduit notre disponibilité pour le cœur de notre métier : construire des savoirs de haut niveau pour l’ensemble de nos élèves.

RCD : l’intérêt pédagogiques négligé

Les pressions et incitations à faire du RCD via le Pacte constituent une nouvelle perte de sens du métier. Toute absence devient susceptible d’être « remplacée » par un·e enseignant·e ayant ou non la classe, de n’importe quelle discipline. Pour le ministère, peu importe ce qui est fait en classe tant que les élèves sont en cours…

Des moyens en baisse année après année : pas question

Depuis 2017, des milliers de postes ont été supprimés dans les lycées et les DHG ont fortement baissé, contribuant à dégrader encore plus les conditions d’apprentissage.

  • Presque plus de dédoublements ;
  • « Groupes » de tronc commun et de spécialité souvent à 35, idem pour les langues ;
  • Augmentation mécanique du nombre de classes pour les enseignant·es mais aussi de la classe de provenance des élèves : en moyenne, un·e prof de SES a des élèves venant de 12 classes ; en maths de 8 classes ;
  • Multiplication des heures supplémentaires au détriment de la création de postes.

Luttons pour un autre lycée

Comme le « collège unique » de 1975 avait été bâti sur le modèle du lycée, le lycée Blanquer a été conçu sur le modèle de l’université : il s’adresse aux élèves les plus autonomes, maîtrisant le mieux les attendus de l’École et dont le capital culturel est le plus en accord avec les attentes universitaires. Pour les autres, il accroît les difficultés : beaucoup d’implicite dans les apprentissages et dans le parcours d’orientation, concurrence entre élèves via Parcoursup et la sélection à l’entrée des universités.

Pour les personnels, il accroît la charge de travail, multiplie les missions liées à l’orientation au détriment des apprentissages. En définitive, il produit une perte de sens du métier. Un lycée qui pénalise la majorité des élèves et des personnels ne peut pas être une réforme utile.

Éducation prioritaire pour les lycées, une nécessité aussi…

Depuis la rentrée 2015, les LGT sont sortis de l’Éducation prioritaire. Or les besoins sont évidents ! Les inégalités sociales et les difficultés des élèves ne s’arrêtent pas à la fin du collège.
La CGT Éduc’action revendique le retour des lycées dans le dispositif, dans le cadre d’une politique ambitieuse d’Education Prioritaire.

Pour un lycée unique et polytechnique…

Via une unification progressive des trois voies du lycée (professionnel, technologique et général). Cela implique :

  • un changement de politique d’encadrement : une direction élue donnant plus de place à l’auto-organisation des équipes ;
  • une réduction de la taille des établissements et leur transformation en véritables lieux de vie pour les personnels et les élèves ;
  • de véritables espaces démocratiques pour les élèves : le lycée doit donc être un lieu où les initiatives des lycéen·nes sur le plan de la construction de projets associatifs, culturels, sportifs ou de l’activité syndicale doivent avoir les moyens de s’exprimer.

Comment construire nos revendications ?

Au moment des répartitions des Dotations Horaires Globales (DHG), le discours de l’administration est toujours le même : on ne discute que de la répartition et pas de l’enveloppe des moyens. On nous propose donc de « répartir la misère ». La CGT Éduc’action propose une autre logique : PARTIR DE NOS BESOINS…

Mobilisons-nous pour obtenir des moyens ambitieux en lycée


À retrouver ci-dessous, le tableau des Dotations Globales des lycées GT (et pro) du Val-d’Oise pour la rentrée 2024

La CGT Educ’action 95 a ajouté des couleurs et les H/E afin de pouvoir comparer d’une année sur l’autre (à partir des chiffres prévisionnels, ceux-ci ont pu bouger lors de la rentrée 2024). La CGT a évidemment voté contre cette DG départementale lors du CSA-D du 26 janvier 2024.