Le syndicat de tous les personnels de l’éducation nationale

En grève le 19 et on reconduit ! Contre le « choc des savoirs », pour le choc des salaires et des moyens ! On peut gagner ! C’est le moment !

Communiqué de la CGT Educ’action 95 du 07/03/2024

La colère gronde dans l’éducation nationale face à l’effondrement du service public d’éducation que nous observons toujours plus chaque jour, mais aussi face aux contre-réformes successives de destruction néolibérale qui en sont la cause, et face à l’attitude provocatrice d’un pouvoir déconnecté et fragilisé. 

C’est dans ce contexte que nos collègues du lycée Simone de Beauvoir de Garges occupent le rectorat de Versailles depuis le lundi 4 mars dans le prolongement du mouvement de grève reconductible débuté dans le 93 le lundi 26 février sous le mot d’ordre “pas de moyens, pas de rentrée !”. Hier, c’est les collègues du lycée Camille Saint-Saëns à Deuil-la-Barre qui était très majoritairement en grève pour exiger également des moyens à la hauteur de leurs besoins. Face au mépris de la hiérarchie, la CGT Educ’action 95 les soutient entièrement. Dans notre secteur, la grève et la résistance sont à l’ordre du jour, alors c’est le moment pour gagner ! Dans les établissements et les bassins, partout des AG se montent, par exemple 50 collègues à Villiers-le-Bel le 06/03 ! Des rassemblements et des initiatives ont également lieu (150 personnes devant le Rectorat toujours le 06/03, 4500 personnes en manifestation ce jour à Paris). 

Un plan de bataille clair, maintenant ! 

La CGT Educ’action 95 a mis à l’ordre du jour dès le 1er février la nécessité d’une riposte d’ensemble et déterminée, car les attaques pleuvent et concernent tous les collègues, de la maternelle au lycée ! 

Nous avons proposé aux collègues et à l’intersyndicale Éducation du 95 la date du 19 mars comme point de perspective pour construire une grève d’ampleur, reconduite au jour le jour, en mesure : de gagner des moyens à la hauteur de tous nos besoins (baisse des effectifs, remplacement systématique, qualité de l’inclusion), d’obtenir le retrait de toutes les dispositions “Choc des savoirs” qui prévoit, dès septembre 2024, la fin de la liberté pédagogique, les manuels labellisés du ministère, l’évaluationite, la fin du collège unique, le SNU obligatoire, la casse du lycée pro, etc. et exiger de véritables hausses de salaires – à rebours de la volonté manifeste de casser nos statuts et d’imposer le “salaire au mérite” arbitraire.  

Nous mettons en avant le démarrage à la date du 19 mars d’une grève unitaire, massive, de la maternelle à l’université, à reconduire de jour en jour car :

  • Elle correspond au retour des congés d’hiver pour les 3 zones scolaires (11 mars). Il faut le temps des dépôts de déclaration d’intention dans le 1er degré, des tournées syndicales, HIS … pour un mouvement porté réellement par toute l’Éducation (c’était la force du 1er février) ;
  • Une journée de grève de toute la Fonction publique est prévue le 19 mars : c’est l’occasion de faire de l’Éducation un sujet et c’est une date identifiée, appelée par l’ensemble des fédérations des syndicats d’Éducation ;
  • L’éparpillement des congés d’avril oblige à agir dans cette fenêtre du printemps. Après cette période, ce sera plus compliqué d’agir. 

Pourquoi, “c’est le moment !” ?

  • En face de nous, ils sont de plus en plus faibles et isolés. Les crises ministérielles en sont le témoignage, la démission du recteur de Paris, le dégagement de la ministre Oudéa-Castera, le refus de Bayrou de rejoindre un bateau qui coule, la fuite au salon de l’agriculture, la marginalisation sur les velléités guerrières, le passage en force sur la contre-réforme des retraites que le monde du travail ne digère pas, le recul partiel du gouvernement sur les groupes de niveaux au collège face à la mobilisation…  Alors tant qu’ils sont faibles, lançons-nous dans le combat ;
  • Le 93 a déjà commencé la grève, des collègues multiplient les actions, des grèves ont commencé dans des établissements partout en France lors de la rentrée des vacances d’hiver ;
  • Le gouvernement, face à une grève importante et reconductible dans l’éducation nationale, ne pourra pas tenir très longtemps. D’autant plus qu’un secteur aussi massif, que le nôtre, pourrait donner des idées à d’autres dont nous partageons les combats sur les moyens, mais aussi sur les salaires. 
  • Parce que la rentrée Macron-Attal 2024 ne doit pas avoir lieu : elle détruirait le sens de notre travail et les conditions d’apprentissage des élèves.

Que faire d’ici le 19 mars ?

  • Se réunir en assemblées générales d’école, d’établissement, de ville, de bassin, en réunions ou heures d’informations syndicales pour définir nos revendications (à partir de nos besoins), à s’inscrire dans un mouvement d’ensemble et à mettre en débat la reconduction de la grève à partir du 19 mars ;
  • Organiser des tournées d’écoles et d’établissements, de villes, de bassins pour mobiliser et convaincre les collègues que c’est le moment de rejoindre le mouvement, qu’on est en mesure de gagner ;
  • À se joindre à toutes les actions décidées localement d’ici le 19 (rassemblements, grèves, AG, …) dans l’objectif de défendre nos revendications mais aussi de les articuler et les construire avec la perspective de la grève reconductible dès le 19 mars, sur toutes les revendications. 

Alors le 19 mars, on arrête, on se met en grève, on se réunit impérativement dans les assemblées générales pour se compter, prendre en main notre grève et reconduire. Cela fait des années que nous attendons l’occasion de riposter toutes et tous ensemble, le créneau est là, donc : C’EST LE MOMENT !