Cher-e collègue,
En cette fin d’année scolaire, nous tenions à vous souhaiter un bel été de repos bien mérité, car il s’agit avant tout de se ressourcer et de reprendre des forces.
C’est une année très difficile qui se termine, et pas seulement parce que les équipes ont subi une nouvelle fois la gestion calamiteuse du COVID par un ministère et une administration disqualifiés.
Chacun-e a pu désormais faire l’expérience concrète des coups portés ces dernières années à la Fonction publique, à ses statuts de 1983, à ses valeurs en terme de bien commun et de service à la population. Le mépris hiérarchique, les intimidations, l’opacité, l’arbitraire et le clientélisme s’imposent dans le déroulement des carrières, ou lors du mouvement, et se substituent à des droits collectifs, notamment celui du contrôle de l’égalité par les organisations syndicales. Cette gestion scandaleuse impulsée par le ministère et reprise avec zèle par la DSDEN 95 doit cesser !
La précarisation et la déqualification de nos métiers s’amplifie, et les provocations se multiplient, par exemple via le recours aux inacceptables jobdatings qui laissent un goût bien amer chez tous les collègues.
Quant aux contractuel-les, AESH, administratifs ou enseignant-es, ils et elles sont les premières victimes de la maltraitance hiérarchique.
Le gel des salaires et la dégradation continuelle des conditions de travail détournent de nos métiers : malgré les effets de manche médiatiques, il manquera des milliers d’enseignant-es à la rentrée prochaine, après une nouvelle année sans remplacements.
Avec une inflation déjà à 6%, l’augmentation du point d’indice de 3,5% – de la part d’un ex-candidat qui annonçait 10% entre les deux tours – est une insulte : elle ne représente que des miettes pour les personnels, après plus de 20 années d’érosion continue des salaires. Une miette de 7,5 milliards par an pour les millions de fonctionnaires qui chaque jour font les services publics, quand plus de 600 milliards ont été versés sans contrepartie au patronat ces deux dernières années.
Pire, dans les décisions à venir pour les personnels d’Éducation, le ministre Ndiaye, comme son prédécesseur, martèle sur le salaire au mérite et des “contreparties” inacceptables.
Nous revendiquons toujours :
- le versement immédiat à tous les personnels de 400 €, soit l’équivalent de 90 points d’indice, pour compenser en partie la perte subie de pouvoir d’achat ;
- l’indexation de la valeur du point d’indice sur l’indice des prix à la consommation ;
- un vrai salaire et un vrai statut pour les AESH et les AED;
- un SMIC à 2000 euros brut mensuels ;
- une revalorisation de l’ensemble des grilles salariales indiciaires.
L’Éducation est dans le collimateur du pouvoir : c’est même sa priorité. C’est ce qu’ils appellent modestement “la Transformation de la Fonction publique”.
La loi Rilhac sur les directions d’école, les évaluations d’école nouvelle version, les formations constellations et leur cortège de “projets innovants” sont autant de déclinaisons rances d’une politique de “new public management” totalement réactionnaire:
- une doctrine de destruction massive de nos collectifs de travail et des services publics,
- une logique de normalisation verticale totalement hors-sol, en lieu et place de notre liberté pédagogique et de notre expertise professionnelle de terrain,
- une logique de privatisation des secteurs et activités rentables, et pour le reste d’adossement des financements à une injonction de résultats – sur critères exclusifs de la hiérarchie – et pour répondre à des attentes de clientèles (municipalités, parents).
En ces derniers jours de juillet dans certaines circonscriptions du Val d’Oise, des collègues ont eu à subir des visites d’IEN pour vendre ces “dispositifs” inacceptables.
Il ne s’agit ni d’écrire un projet d’école, ni d’un énième plan de formation. Nous tenons à alerter les collègues : l’absence de réaction n’empêchera pas les coups de pleuvoir. C’est un processus équivalent qui avait été enclenché il y a quelques années à France Télécom, ou qui a fait péricliter le système éducatif en Suède lorsque cette logique s’est appliquée.
Heureusement, il n’y a pas de fatalité ! Le 13 janvier, c’est une profession debout dans la grève qui a stoppé Blanquer. Nous appelons tous les collègues à refuser cette logique, pour réaffirmer nos valeurs en faveur du développement du service public d’Éducation : bien commun et émancipation !
La CGT Educ’action 95 s’est adressée à l’intersyndicale du Val d’Oise pour unifier nos forces dès la rentrée et imposer d’autres choix.
Vous pouvez nous aider en adhérant à la CGT Educ’action 95 afin d’être plus forts ensemble et de se rassembler. REJOIGNEZ – NOUS (cgteduc95.org)
Très bonnes vacances à vous.
Le bureau de la CGT Educ’action 95
